le midi libre du 27 octobre 2004 :

Ils travaillaient à l'extérieur et ils étaient en fin de peine, ils allaient bientôt sortir... C'est vraiment désolant », soupirait-on, hier, à la direction de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, après l'évasion de deux détenus travaillant en chantier extérieur. Quelle mouche a donc piquet ces deux individus de 28 et 33 ans, libérables le 18 novembre pour l'un et début mars pour l'autre ? Hier soir, cette question restait sans réponse alors que les recherches entreprises pour les retrouver n'avaient pas encore abouti.

L'alerte a été donnée vers 14 h par le gérant du mess du personnel administratif, situé à quelques dizaines de mètres de la prison. C'est là que les deux hommes, condamnés à des courtes peines - vol pour le premier, stupéfiants pour le second - avaient été admis depuis quelques semaines après accord du juge d'application des peines. Ils travaillaient en chantier extérieur : de 11 h à 16 h, ils s'occupaient de diverses tâches au mess (cuisine, service, nettoyage...) et réintégraient ensuite leur cellule jusqu'au lendemain. Une manière de purger la fin de leur peine tout en se réinsérant. Avec la confiance des employés qui n'avaient qu'un oeil sur eux : « Le mess, c'est un immeuble indépendant de la prison. Ils sont encadrés par un personnel pénitentiaire, mais ils sont plus sous sa responsabilité que sous sa surveillance », nuance Patrice Cayeul, du syndicat Ufap.

Toujours est-il qu'hier, entre 12 h et 14 h, les deux individus, qui ne sont pas jugés dangereux, ont réussi à dérober les clés de la Mercedes du gérant du mess et à s'enfuir avec. Le plan Épervier lancé par les gendarmes, pour l'Hérault et les départements limitrophes, avec le survol de la zone par hélicoptère, a été levé vers 16 h 30, les recherches s'étant révélées infructueuses. Déjà, au mois de juin dernier, un détenu qui travaillait sur un chantier de peinture extérieur de cette même maison d'arrêt, s'était enfui avant d'être repris quelques heures plus tard. Lui aussi était proche de la libération, « mais comme d'autres affaires allaient lui tomber sur la tête, il avait préféré tenter la fuite », rappelle un gendarme.