Le mercredi 18 août 2004

Au moins 26 morts

Affrontements entre détenus: 31 morts et 23 blessés

Agence France-Presse

San Salvador

Un total de 31 prisonniers sont morts et 23 ont été blessés mercredi lors d'affrontements entre gangs et détenus de droit commun, présentés dans un premier temps comme une mutinerie, dans la prison La Esperanza, à 6 km au nord de San Salvador, a-t-on appris de sources officielles.

«31 détenus sont morts dans les affrontements, 29 au cours des troubles et deux de plus dans les hôpitaux où ils avaient été transportés», a indiqué lors d'une conférence de presse le vice-ministre de la Sécurité citoyenne, Rodrigo Avila.

Selon le vice-ministre, certains détenus ont «profité de l'affrontement pour commettre des assassinats de vengeance contre leurs compagnons, dans un large déploiement de barbarie».

Dans un premier temps, la porte-parole de la Direction des Etablissements pénitentiaires Kenia Mejia avait indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'une mutinerie à laquelle avaient participé pratiquement l'ensemble des 3.200 détenus hébergés par la plus grande prison du Salvador.

Selon le ministre Avila, il s'agissait en réalité d'un «affrontement entre membres d'une bande de délinquants et d'autres détenus de droit commun. Apparemment ce sont les membres du gang 18 qui ont tout commencé». La «mara 18» est l'un des gangs les plus violents du Salvador avec la «mara Salvatrucha».

 

 

Le directeur général des Etablissements pénitentaires, Rodolfo Garay, a indiqué mercredi soir que «la situation est quasiment sous contrôle» à l'intérieur du centre pénitentiaire, encerclé par les forces de sécurité.

«Nous avons déjà négocié avec les détenus et la majorité d'entre eux ont accepté de regagner leurs cellules», a indiqué M. Garay en précisant que le calme n'était pas encore revenu dans un seul secteur.

Le magistrat Bonifacio De Leon, appelé sur les lieux, a indiqué que certains membres du gang «mara 18» ont apparemment lancé des grenades à fragmentation contre d'autres prisonniers, ce qui explique le lourd bilan.

Le directeur des prisons Garay a indiqué qu'en dépit du retour relatif au calme, des mesures de sécurité «extrêmes» vont être maintenues à l'intérieur et à l'extérieur de la prison pour «éviter une résurgence de la violence» et l'état d'alerte va être maintenu pour 48 heures.

Le fonctionnaire a aussi précisé que des agents travaillent au renforcement de la sécurité des lieux en installant des barbelés et des barrières électrifiées.

Selon les autorités, les troubles ont démarré vers 09H50 (15H50 GMT) lorsque des prisonniers ont refusé de rentrer dans leurs cellules et que certains ont tenté, en vain, de s'enfuir en escaladant un mur d'enceinte.

Un groupe de gardiens a apparemment ouvert le feu, tirant en l'air avec leurs fusils automatiques M-16 pour contenir la révolte avant l'intervention d'autres forces de sécurité dont un contingent de policiers anti-émeutes.