LUSIGNY (Allier), 1er oct 2004 (AFP)
Incendie criminel au centre éducatif fermé de Lusigny

Un incendie allumé jeudi par une pensionnaire du Centre éducatif fermé
(CEF) pour mineurs délinquants de Lusigny (Allier) a provoqué
d'importants dégâts matériels et rendu inhabitable le bâtiment, a-t-on
appris vendredi de source judiciaire. La pensionnaire qui présentait
"des troubles psychiatriques" avait été examinée jeudi après-midi aux
urgences de l'hôpital de Moulins, suite à une auto-mutilation. Elle
était revenue au centre "soignée mais agitée", a indiqué à Paris la
direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ). Le centre,
qui accueillait six mineures délinquantes récidivistes, âgées de 14 à 17
ans, "n'est plus opérationnel dans un moyen terme", a précisé à l'AFP
une source judiciaire. Les jeunes filles ont été réorientées vendredi
dans divers centres PJJ. Selon les premiers éléments de l'enquête,
l'incendie a été allumé jeudi vers 20H00 par une pensionnaire du centre
à l'aide d'un produit inflammable dans une salle commune aménagée dans
les combles, a-t-on appris auprès des pompiers. Les flammes se sont
propagées très rapidement et ont dégagé beaucoup de fumée et une forte
chaleur sans faire de blessés. L'incendie a été déclaré éteint vers
22H00. La toiture du bâtiment est "percée" et a dû être partiellement
bâchée, selon la même source. "Les trois-quarts de l'étage supérieur où
se trouvaient les chambres sont inhabitables", a expliqué à l'AFP un
responsable des pompiers. Les gendarmes sont chargés de l'enquête et la
jeune fille, auteur présumé de l'incendie, fera l'objet d'une procédure
judiciaire, a-t-on ajouté de source judiciaire. Elle est actuellement
hospitalisée au service psychiatrique de l'hôpital de Moulins, a précisé
la DPJJ. Le CEF de Lusigny, qui constitue une alternative à la prison et
était le premier établissement de ce type à avoir ouvert en mars 2003, a
connu une série de difficultés et de dysfonctionnements. Deux mois après
l'ouverture, le directeur de l'association qui gérait le centre avait
été mis en examen pour viol d'une surveillante de nuit. Au printemps, le
centre avait été provisoirement fermé à la suite d'incidents entre les
pensionnaires et des fugues répétées.