Villefranche
: un an avec sursis contre un surveillant de prison pour
agression
sexuelle
(Journal : Le progrès)
Un
surveillant de prison de Moulins, venu participer à une
fouille générale
à la maison d'arrêt de
Villefranche, a été reconnu coupable
d'agression
sexuelle sur la réceptionniste d'un hôtel.
Il a été condamné à un an de
prison
avec sursis.
Jean-Philippe Gévaudant, un surveillant de
prison de 31 ans, a été condamné
vendredi par
le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône,
qui
rendait son délibéré, à une peine
d'un an d'emprisonnement avec sursis pour
exhibition et agression
sexuelles.
Les faits remontent au 5 juin 2002. Des explosifs ont
été découverts peu de
temps aurapavant au
sein de la maison d'arrêt de Villefranche. Une fouille
générale
est décidée pour le 5 juin. La veille au soir, une
cinquantaine de
gardiens de l'administration pénitentiaire
en provenance de Moulins se
retrouvent donc dans un hôtel de
la banlieue caladoise. La plupart d'entre
eux vont se coucher
rapidement.
Mais un groupe reste au bar de l'hôtel. «Une
bande d'énergumènes
minoritaires qui jettent le
discrédit sur l'ensemble d'une profession
méritante»
soulignera le procureur Jean-Paul Gandolière. Des clients
se
plaignent du bruit, des hommes se baignent dans la piscine en
pleine nuit,
prennent des consommations sans payer. Une cliente va
même être importunée
dans sa chambre.
Puis
les choses se corsent. Il est 3 heures du matin, la réceptionniste
se
retrouve seule avec les derniers membres du groupe. «Une
première fois, un
homme s'est exhibé nu devant moi»
raconta la victime à l'audience du 26
mars. « Il a
renouvelé son geste un peu plus tard. Puis, un peu après,
deux
hommes, ivres, se sont approchés de moi. Et un m'a
caressé ».
« Profondément choquée
» selon le rapport d'expertise, la jeune femme a été
en
arrêt maladie pendant un an et demi.
Bien qu'il corresponde
en tous points à la descripition fournie, le prévenu,
suspendu
par l'administration pénitentiaire depuis les faits, niera
être
l'auteur de ces actes. «Je me suis baigné
en slip puis je suis allé me
coucher» affirmera-t-il.
Son avocat plaidera d'ailleurs la relaxe. «Le doute
doit lui
profiter».
Le parquet avait requis quinze à dix-huit
mois avec sursis. Dans son
délibéré, le
tribunal a finalement condamné le gardien de prison à
douze
mois d'emprisonnement avec sursis et à une amende de
500 euros. Il devra de
plus verser 1 000 euros de dommages et
intérêts à la victime.
FRANÇOIS
GUTTIN-LOMBARD